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Ce SRAS a faim
4 janvier 2006

la rive sud de Dandong

          Dandong sonne comme une fin de monde, et on ne s'étonne pas de voir la ville occuper la rive au Nord de la Corée de l'autre côté d'un bras de fleuve. Toutes les célébrités ne sont pas bonnes à prendre surtout quand il s'agit d'être une ville qui permet de voir autre chose qu'elle même. D'un côté, la Chine fière de ses tours où des capitalistes communistes frôlent la schizophrénie....pc310051

....De l'autre la Corée et la stérilité brute de sa nature intactepc3100502

       

Les étés lourds voient des bateaux gavés de touristes se presser les uns contre les appareils photos des autres ; ah ! être celui qui apercevra une once de vie sur les bords sud du fleuve désert. Mais de flamme de vie, comment pourrait-il en exister derrière des dizaines de carcasses de bateaux laissés en cale sèche à jamais au dessus de la ligne de flotaison.pc310059

pc310058   

          En hiver, ces coques déteintes par des années de détrempage serrent nos artères comme le font les reportages sur les baleines échouées sur des côtes étrangères ; les forces armées ont dû parcourir bien des étangs et des bords de mer, confisquer bien des barques aux pêcheurs, improvisés fonctionnaires d'état ou casseurs de cailloux, pour rassembler autant de bateaux en un seul endroit. Ceux-là n'auront pas peur de l'invraisemblance, même les croyants les plus fervents n'ont pas leur ardeur à croire. pc310065

          Nous voyons défiler sans aucune logique : des parcs d'attraction dont les grandes roues ont renoncé à tourner, des grues de forage sans leur foreuse, et des usines dont les cheminées en briques rouges comme on en construisait il y a cinquante ans, ne laissent plus s'échapper de fumée. On dit que pour les grands ruschs touristiques, le gouvernement se met en frais et arrose les bateaux d'enregistrement de cliquetis et de bangs retentissant censés berner les touristes accrochés à leur zoom, désespérant de ne pouvoir débarquer pour pouvoir aller toucher les misères de ces pauvres habitants cloîtrés chez eux et s'introduire dans les camps de travail du Nord Est. Cependant si tous rêvent d'ouvrir les portes de cette prison à taille insulaire, peu passent une jambe par dessus la rambarde de sécurité. Les gardes côtiers et leur kalach' ont vite fait de calmer les ardeurs.

           pc3100491 Les touristes débarquent, cachent leur honte d'avoir payé pour "mater", pour se sentir réconforter. Le tourisme n'est pas qu'une machine à éduquer les gens en leur exhibant les merveilles du monde pour quelques pièces, il satisfait aussi nos curiosités mal placées de ceux qui pensent vivre à l'extérieur de l'enfer. La tête basse, les mains moites et délestées de dix yuans, je repars vers l'hôtel sans être sûre d'avoir bien vu ce que je voulais voir.

                                                       

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