Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ce SRAS a faim
14 mai 2006

la Campagne benchinoise

tiecha_shan1

Je retranscris ici un message de ma mère qui décrit bien ce que nous avons pu voir ensemble une splendide journée hors des murailles de la ville.

voici le lien des photos : une journée à la campagne

La Chine, c'est comme Capri (=c'est fini !!!) aussi ai-je envie de mettre à profit le décalage horaire pour faire une fois encore résonner en moi la petite musique chinoise...

Nous avons donc pendant la "Semaine" échappé au flot touristique, à l'exception d'Anshan où l'on se presse de partout pour venir  prier un Bouddha de 9 m. de haut, taillé dans un seul bloc de jade aux 7 couleurs, découvert en 1960, sculpté dans les années 90 et considéré comme miraculeux : en effet, périodiquement un petit nuage blanc vient se poser sur le sommet du temple qui le protège, et il est dit que son visage était déjà formé dans les veines du jade lorsque les sculpteurs ont attaqué cette partie du corps...Même pour les profanes que nous sommes, l'ensemble est impressionnant .

La belle journée à la campagne, nous la devons à Ma Xing/Emma (et non Mashing comme j'avais cru l'entendre!) qui nous a emmenés dans le village de son père, seul de toute la famille ayant réussi grâce à 10 ans d'armée à devenir ouvrier, échappant ainsi à la dure condition  paysanne que j'évoquais dans le dernier mail.Nous sommes aux portes de Benxi, puisqu'il suffit pour s'y rendre, de 3 heures de car vétuste, à travers des montagnes qu'une bizarre végétation rend velues ; le paysage est dès la sortie de la ville magnifique, mais de temps en temps , au détour de la route, apparaît en contrebas une usine, souvent une cimenterie - la dynamite ébranle le calme des lieux.

Tranquillité de ces lieux où déjà les semailles sont terminées,  les villages se regroupent près de la rivière, où les femmes vont laver le linge au fil du courant ; au milieu du village, sur les bas-côtés du chemin se dressent, en cônes dorés, les chaumes coupés qui alimenteront cet hiver le "kang" (lit de briques haut et large, chauffé comme un poêle, qui occupe le 1/3 de la pièce, lieu central de toutes les activités familiales, couchage, table, lit d'amour et d'enfantement...) ; dans les enclos, des chèvres, celles que les hommes n'ont pas menées aujourd'hui en montagne.Au village, il n'y a que les femmes et vieillards qui restent ; l'hiver, les hommes partent en ville ; ce sont ces "nongmin", ces paysans qui viennent alimenter les chantiers urbains des grandes villes et qu'on voit , en groupes impressionnants, dans toutes les gares de Pékin ou d'ailleurs, assis, endormis sur leurs immenses ballots, en attente, ou dans les rues des villes, assis sur les trottoirs, une pancarte au cou qui indique leurs compétences (Brel a chanté "les fils de novembre qui reviennent en mai"...) autres temps, mêmes moeurs...

Pour se rendre au village, notre Emma, si délurée, si "folle", est redevenue bien chinoise : elle a mis une  jupe, a opté pour un sage décolleté, et s'est chaussée de bottes de ville.Tenue peu pratique pour marcher dans la boue, pour aller dela maison de Grand mère à celle de Troisième Oncle et Quatrième Oncle, (mais au Qianshan, montagne taoïste à escalader, ils ne sont pas rares  les touristes chinois en talons ou en chaussures de ville et attache case).

Nous  rencontrerons  Troisième Tante, qui nous fait visiter sa maison, une seule pièce par famille, avec le "kang", des coffres de rangement, et la TV, disproportionnée dans cette pièce unique ; une autre pièce toute semblable pour le fils de la famille et au centre une cuisine commune ; Quatrième Oncle et Quatrième Tante nous invitent, il est midi, tous veulent nous préparer un repas ; judicieusement, Ma XIng/Emma refuse, pour ne pas les déranger...et nous pique niquerons au bord de la rivière, dans le village voisin, "pour ne pas les insulter", sous les yeux ahuris des villageois qui tentent de nous entraîner vers des lieux plus appropriés. Ici pas de "hello"  agaçant, qui ponctue quasiment chacun de nos pas en ville ; c'est le plus vieux qui s'avance et commence les questions d'usage.(cf. mail précédent)

Dans les champs, parfois,  quelques sillons en bordure de route, sur un talus, font une parcelle  minuscule. Emma nous demande de ne pas prendre en photo les petits temples qui protègent les champs.

Comme nous sommes loin de la Chine urbaine, si épuisante à vivre pour les Occidentaux que nous sommes, par le bruit continuel, les voix criardes, les raclements de gorge, le qui vive constant lors des traversées de rues, les klaxons incessants qui signalent non pas un danger mais la présence, les nuits brèves, les pétards...

Publicité
Commentaires
Ce SRAS a faim
Publicité
Ce SRAS a faim
Publicité