Qui sont les commissaires d'exposition en Chine ?
L'imagerie communiste, ou propagandiste, qu'on soit en Chine, en Allemagne, en Italie, ou en Russie, repose sur les mêmes couleurs pastels, la même simplicité de composition, la même naïveté de représentation anthropologique... Les contours de la réalité y sont adoucis sous le fusain et les pigments, et lissés vers une seule idée force, car l'image recherche la grande diffusion, l'efficacité, comment frapper fort et vite l'esprit de celui qui se plante devant une affiche quelques secondes. L'imagerie propagandiste n'a rien à envier aux groupes publicistes et à leurs techniques subjugantes pour asservir notre nerf optique, antichambre de nos portefeuilles.
Si vous passez par Dandong et que vous désirez visiter le musée de l'Agression américaine, énième bâtiment édifié pour prouver au monde que la Chine n'est pas un pays offensif et sanguinaire, mais un pays qui s'est attaché à protéger ses frontières et son peuple ; un pays victime, son histoire durant, d'agressions répétées et injustes...
...Si vous désirez voir ce pléonasme de musée, vous risquez de rentrer dans un tout autre musée déserté lui des chinois et des touristes, vers lequel tous les touristes égarés sont dirigés, histoire de les délester de quelques yuans... mais malheureusement pas d'ennui.
Ma mère s'est rertouvée dans ce bâtiment élevé de plusieurs étages et déambulait d'escalier en escalier devant des galeries de portraits incompréhensibles, collection d'officiers et de gradés des grandes heures de la Chine.
Des centaines de portraits, sans légendes, sans texte explicatif, un musée de fantômes, hanté par de pauvres touristes en mauvaise voie. Etourdissant.
Une vitrine protège même les vêtements d'une ouvrière modèle dont on a beau chercher la trace du corps dans ces bouts de gros cotons pliés grossièrement. Qu'est-elle devenue ? Qui hante-t-elle ?